Article La Tribune – 23 septembre 2021

« Un lieu simple, ouvert et convivial »

Votre route avait plutôt débuté…artistiquement ?
« Oui. c’est vrai. Lorsque j’arrive à Grenoble, où j’ai fait ma scolarité, je vais entrer dans un lycée qui propose une option « théâtre », des cours qui m’ont passionnée. Au point que, mon Bac en poche, je vais hésiter sur la route à prendre entre les arts plastiques et le théâtre. Au final, j’opterai pour une formation « ouverte », aux Beaux-Arts, qui m’amènera à Valence. A Grenoble, depuis mes 17 ans, j’étais ouvreuse dans un théâtre. J’ai donc proposé mes services à la Comédie de Valence où j’ai été engagée. Une expérience qui me fera adhérer totalement au spectacle vivant. J’ai d’abord aidé à faire de la médiation culturelle dans les établissements scolaires, collèges et lycées, dans le cadre d’un emploi jeune.
Je suis restée dans cet emploi pendant trois ans et puis, pour des raisons familiales, j’ai eu envie de me rapprocher de Grenoble. Mais en apprenant cela, la Comédie de Valence m’a proposé de m’embaucher en CDI en tant que chargée des relations publiques et de la billetterie, ce que j’ai accepté. Et je vais y rester, en tout… 18 ans.
J’ai été par la suite responsable de la formation, embauchant les artistes qui intervenaient en milieu scolaire. Certains de ces artistes, d’ailleurs, logeaient parfois à la maison. Peut-être l’idée de ce que je fais aujourd’hui est-elle née là… »

Cette impression s’est-elle rapidement concrétisée ?
« Disons qu’au bout de 16 ans passés à la Comédie, je me suis posé la question : « Jusqu’à quand vais-je faire ça ? ». Et ensuite, logiquement, je vais commencer à réfléchir à comment je pourrais évoluer. Et puis le hasard a joué sa carte.
Il y a maintenant cinq ans, je vais rencontrer une amie de mon oncle qui gère, au 18 de l’avenue Saint Didier, une Maison d’hôtes. Je la rencontre et je flashe sur le lieu, d’autant que je vais apprendre qu’elle souhaite arrêter son activité deux ans plus tard… Le plaisir que j’éprouve à recevoir, la magie de ce lieu… tout se mettait en place devant mes yeux. C’est ainsi qu’en 2018, avec mon compagnon Julien, nous nous lançons dans ce projet de Maison d’hôtes avec plein d’idées en tête, mais surtout celle d’avoir une maison à la porte ouverte pour tous.
Un année nous a été nécessaire pour rénover l’intérieur, avec la création d’une 5ème chambre, avant l’ouverture en juin 2019.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?
« A ce jour, nos cinq chambres sont opérationnelles. Nous les avons baptisées de façon à promouvoir et valoriser le patrimoine de la ville ou de la région. Vous pouvez trouver la chambre « Histoire » avec bien sûr, en vedette, le château des Adhémar, la chambre « Avion » qui valorise le Musée Européen de l’Aviation, la chambre « Nationale 7 » avec tout son patrimoine, la chambre « Vélo » en l’honneur des ViaRhônistes que nous accueillons toute l’année, et enfin la suite « Marquise » qui rend hommage à la Marquise de Sévigné et au château de Grignan.
Je suis en relation étroite avec l’office de tourisme avec lequel j’aime l’idée d’être une ambassadrice de tous les atouts touristiques de notre territoire afin de donner envie à mes hôtes de prolonger leur séjour ou de revenir dans la région.
Etre en synergie avec les différents acteurs du territoire, j’aime ça. Ca fait avancer. Et puis j’adore partager et transmettre. J’ai créé un blog sur le site de la Maison d’hôtes sur lequel je partage des articles sur l’histoire et les lieux montiliens… ou autres. »

Vous trouvez encore du temps pour d’autres activités ?
« En ouvrant cette maison, j’ai quand même eu du mal à envisager de tourner le dos à mes premières amours, les relations publiques. C’est pourquoi j’ai proposé mes services à l’Université Populaire afin d’accompagner des groupes de spectateurs à la Comédie de Valence pour assister à des spectacles et rencontrer les artistes. J’ai aussi proposé aux centres sociaux de Nocaze et Pracomtal de faire cause commune sur ces sorties. J’aime l’idée de mêler les publics, de décloisonner. Dans ma Maison d’hôtes, le public est très varié et je tiens à ça.
Ce que je pense de mon début d’activité ? Je peux vous dire que cela va bien au-delà de mes espérances. Au départ, je pensais même fermer « hors-saison » pensant ne pas avoir de réservations. Mais j’ai de la demande toute l’année, la Maison d’hôtes répond visiblement à un besoin. Et nous touchons un public auquel je n’avais pas pensé : les proches de montiliens en visite. Et les retrouvailles familiales, je trouve ça très touchant… »

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